I feel that all trees are alike,
I no longer have the strength to move forward.

I'm afraid of losing me ▬ C'était mon premier jour à Cursed Dream. Enfin, le premier VRAI jour. Parce que, effectivement, j'avais déjà passé une moitié de journée dans ce monde mais ce n'était pour moi que de la découverte. J'avais donc passé ma nuit dans la neige, je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. Au moins, grâce au don que j'ai pu découvrir cette nuit-là, j'ai réussi à faire du feu. Ce n'est pas le plus grand exploit de ma vie, mais c'est ce dont j'aurais eu besoin si j'avais voulu participer à Koh Lanta, par exemple. Loin de moi cette envie mais bon, je souhaitais préciser toute l'importance de ce feu, car oui, il est important. C'est tout de même une de mes créations, et il avait de la gueule, mon feu ! M'enfin, le plus important, c'est qu'il m'avait réchauffé durant la nuit et m'avait aussi évité de finir comme un vulgaire glaçon.

Donc, le lendemain, c'est-à-dire, le VRAI jour que je comptais passer en toute tranquillité dans ce monde, débuta. Il m'était difficile de marcher car mes bottines s'enfonçaient dans la neige et me ralentissaient. Il était  tôt et pourtant, la fatigue commençait déjà à me gagner. Je ne suis sportive. Mais alors, pas du tout. Moi, courir ? Ha ha, jamais. Bon, peut-être pour sauver ma peau ou s'il y a une récompense alléchante après de tels efforts, mais sinon hors de question ! Je suis bien trop fragile pour ça.

Je cherchais donc une sorte de pancarte ou un signe pour m'indiquer le chemin. Mais... Rien. J'étais donc dans cette forêt, entourée de bruits étranges. Pas très rassurant tout ça. Mais je continuais de marcher, de toute façon, j'avais pas grand-chose d'autre à faire. Je marchais, un pas après l'autre. Pour me donner du courage, je me mis à chanter. Ça n'avait rien changé. Mon regard se perdait dans ce décor qui semblait se répéter encore et encore. J'avais l'impression de tourner en rond et mon ventre criait famine. J'aurais pu dessiner quelque chose à manger mais je n'arrivais même plus à réfléchir, à penser ou du moins, je n'en avais pas envie. Mes jambes avançaient mais mon cerveau ne répondait plus. Les arbres devenaient flous, ils semblaient disparaître peu à peu tandis que mes genoux se plièrent alors que mes jambes s'enfonçaient dans la neige. Peu à peu, je m’effondrais avec lenteur, me retrouvant allongée sur le ventre, déjà frigorifiée au bout de quelques heures de marche.